Une consommation quotidienne moyenne d’environ 1,8 million de litres par jour en Tunisie, contre 1,4 million de litres collectés par jour
Les quantités de lait collectées en Tunisie sont estimées à 1,4 million de litres par jour, alors que la consommation quotidienne moyenne est d’environ 1,8 million de litres par jour, soit un déficit d’environ 400 mille litres, a fait savoir, le 16 décembre, le président de la chambre syndicale nationale des collecteurs de lait, Hamda Aifi.
Selon lapress, Hamda Aifi a appelé le président de la République à organiser une réunion haut niveau rassemblant tous les acteurs de la filière laitière pour discuter de son avenir, favoriser sa durabilité et éviter son effondrement. « Les quantités collectées sont acheminées quotidiennement vers le marché à partir du stock de réserve stratégique, dont le volume a atteint environ 5 millions de litres, contre 40 millions de litres au cours de la même période de 2021. Ceci pourrait conduire à un épuisement du stock et partant aggraver la situation », prévient le responsable. Selon lui, la baisse de production est due à l’augmentation des prix des fourrages. Face à cette situation, les éleveurs se sont trouvés contraints de céder leurs troupeaux, d’où l’apparition de la contrebande de vaches vers l’Algérie. D’un autre côté, « la récente augmentation de 200 millimes, octroyée aux éleveurs de vaches et aux producteurs, reste insuffisante au regard du prix élevé des fourrages », a-t-il soutenu.
Concernant le problème des fourrages, Limam Bargougui, chargé de la production animale et membre du bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), a indiqué que l’agriculteur tunisien n’est plus en mesure de fournir des fourrages riches en protéines (soja, maïs, orge et cèdre). En effet, « pour nourrir son cheptel, l’éleveur utilise désormais le pain ou les fourrages à faible productivité », a ajouté Bargougui.
D’après la même source, l’UTAP a mis l’accent sur l’importance de poursuivre l’approvisionnement des éleveurs en fourrages, afin de préserver la production et les emplois. En outre, l’organisme a exprimé la nécessité de constituer des stocks stratégiques en produits fourragers importés, de se conformer aux lois en vigueur et subventionner les prix des matières premières utilisées dans la fabrication des produits fourragers (25% pour les tourteaux de soja et 35% pour les graines de maïs).
Enfin, l’UTAP juge indispensable de réviser à la hausse le prix minimum garanti du lait au niveau de la ferme à 600 millimes par litre, en plus de mettre en place un plan national de développement des produits fourragers locaux, adapté à la conjoncture de changement climatique et tenant compte des besoins réels des ressources animales et naturelles.