La Tunisie franchit une nouvelle étape dans la gestion de ses ressources hydriques avec la mise en service imminente de l’usine de dessalement de l’eau de mer de Sousse, prévue pour juin 2025. Ce projet stratégique vise à renforcer l’approvisionnement en eau potable dans les régions du Sahel, du Cap Bon, de Sfax et de Kairouan, où la pression sur les ressources en eau est particulièrement forte.

Un projet clé pour la sécurité hydrique

Située à Sidi Abdelhamid, dans la région de Sousse, cette station de dessalement a nécessité un investissement total de 127,6 millions de dinars. Elle a été conçue pour pallier les pénuries d’eau potable qui affectent plusieurs gouvernorats tunisiens, notamment en période estivale. Selon Ezzedine Ben Cheikh, ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, cette infrastructure permettra d’augmenter les ressources en eau disponibles, en complément des barrages et des autres stations de dessalement existantes, comme celles de Zarat (Gabès) et Djerba (Médenine).

Les autorités tunisiennes estiment que cette station contribuera à réduire les coupures d’eau et à stabiliser l’approvisionnement dans les zones les plus touchées par la sécheresse. À ce jour, le taux de remplissage des barrages tunisiens indique une  augmentation de 130 millions de mètres cubes par rapport à la même période de l’année précédente. lire aussi Les Barrages de Tunisie : une lueur d’espoir dans la gestion de l’eau avec un taux de remplissage de 38.3%

Avec la mise en service de l’usine de Sousse, les ressources en eau devraient encore augmenter significativement, permettant de mieux répondre aux besoins des citoyens et des secteurs économiques.

Une transition vers des technologies avancées

Le gouvernement tunisien adopte une approche innovante pour répondre aux défis liés à la gestion des ressources hydriques, en mettant l’accent sur des solutions durables et technologiquement avancées. Parmi ces initiatives, le dessalement de l’eau de mer s’impose comme une alternative incontournable face à la raréfaction des réserves naturelles, permettant d’assurer un approvisionnement plus stable en eau potable. En parallèle, le traitement et la réutilisation des eaux usées offrent de nouvelles opportunités pour l’agriculture et l’industrie, contribuant ainsi à l’optimisation des ressources disponibles. Enfin, la reconstitution artificielle des aquifères vise à préserver les nappes phréatiques en améliorant leur recharge et en minimisant leur surexploitation. Pour garantir une gestion plus efficace et transparente, une plateforme numérique est actuellement en cours de développement en collaboration avec le ministère des Technologies de la Communication, offrant une surveillance en temps réel des niveaux et usages des ressources en eau à l’échelle nationale.

Vers une gestion durable des ressources en eau

La mise en service de l’usine de dessalement de Sousse marque une avancée majeure dans la stratégie nationale de sécurité hydrique. En combinant technologies avancées et gestion optimisée, la Tunisie cherche à garantir un équilibre entre l’offre et la demande, tout en réduisant les coûts de production et de dessalement.

Avec cette initiative, le pays confirme son engagement vers une gestion plus durable et transparente de ses ressources en eau, essentielle pour faire face aux défis climatiques et aux besoins croissants de la population.