Face aux difficultés croissantes du secteur laitier, l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP) a lancé un appel urgent au gouvernement pour une révision du prix de référence du lait, afin de garantir la pérennité de la filière et de soutenir les éleveurs confrontés à une hausse des coûts de production.
Une demande portée par les agriculteurs de Béja
Lors de la Journée nationale de l’agriculture, célébrée le 12 mai 2025, l’UTAP régionale de Béja a mis en avant les pertes importantes subies par les producteurs de lait, en raison du gel des prix et de l’augmentation des charges d’exploitation. Chokri Djebbi, président de l’Union régionale de Béja, a souligné que le gouvernorat joue un rôle clé dans la production nationale de viandes rouges et blanches, ainsi que dans les grandes cultures, mais que le secteur laitier est aujourd’hui menacé économiquement.
Selon les données de l’UTAP, le prix actuel du lait en Tunisie fixé est bien inférieur à celui pratiqué dans les pays voisins . Cette situation entraîne une évasion des troupeaux de vaches laitières vers d’autres pays, aggravant la crise du secteur. Les éleveurs, les centres de collecte et les industries de transformation subissent des pertes financières importantes, menaçant la sécurité alimentaire du pays.
Face à une filière laitière en péril, l’UTAP et l’UTICA appellent à des mesures urgentes pour préserver l’équilibre du secteur et assurer la pérennité des acteurs concernés. Parmi les revendications phares, une augmentation du prix du lait de 200 millimes par litre pour les éleveurs, 55 millimes pour les collecteurs et 100 millimes pour les industriels, afin de compenser la flambée des coûts de production et de garantir une rémunération juste à chaque maillon de la chaîne. En parallèle, une révision des subventions et des mécanismes de compensation est indispensable pour alléger la pression financière qui pèse sur les producteurs, évitant ainsi l’abandon progressif des exploitations. Enfin, l’instauration d’un dialogue structuré avec les autorités devient essentielle pour mettre en place des solutions durables et équilibrées, capables de stabiliser le marché et de renforcer la souveraineté alimentaire du pays.
Vers une solution gouvernementale ?
Le ministère de l’Agriculture n’a pas encore annoncé de mesures concrètes en réponse à cet appel, mais les discussions sont en cours pour trouver un compromis entre les besoins des producteurs et les impératifs économiques du pays. Avec cette mobilisation, l’UTAP espère sensibiliser les autorités à l’urgence de la situation et éviter une crise majeure qui pourrait affecter l’ensemble de la chaîne de valeur du lait en Tunisie.