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Irrigation - photo : DR

400 kilos d’eau pour produire 1 kg de cultures traditionnelles

Les cultures traditionnelles utilisent 400 kg d’eau pour produire un kg de légumes à cause de l’évolution des besoins de consommation et de la rareté des ressources en eau.

Intesa est un projet financé par l’Union européenne moyennant un budget de 700 000 dinars. Il devrait permettre à l’État de réduire le coût des intrants agricoles tels que les engrais, d’intensifier la productivité agricole et de faciliter la production des produits agricoles sans métaux lourds.

Au cours d’une conférence internationale sur le thème “Les défis de l’agriculture durable en Méditerranée à travers le projet Intesa”, qui a récemment eu lieu à Tunis, Bayrem Hamada, le conseiller du président de l’Utap et coordinateur du projet, a déclaré que la technologie des cultures hydroponiques (cultures hors-sol), mis en œuvre dans le cadre du Projet de coopération tuniso-italien Intesa, permettrait de réduire l’utilisation de l’eau pour l’irrigation de 80 %, comparé à l’agriculture traditionnelle et de baisser l’usage des engrais chimiques de 90 %.

Il existe des techniques alternatives

Compte tenu de l’énorme croissance démographique en Tunisie et dans le monde, M. Hamada a déclaré que le projet Intesa, une innovation technologique pour soutenir le développement durable de l’agro-industrie, est une filière agricole durable et innovante. Il vise également à soutenir les pratiques alternatives pour faire face au manque d’eau dû au changement climatique. À cet égard, il a souligné l’importance de changer les mentalités des agriculteurs tunisiens, afin qu’ils comprennent les avantages de la culture hydroponique, surtout compte tenu des difficultés rencontrées par les cultures conventionnelles et de leur forte sensibilité aux maladies du sol, ainsi que de la rareté de l’eau et des engrais.

Ainsi, selon l’appel lancé par le responsable, il faut que les États consentent à autoriser ces pratiques agricoles, à mettre en place des accompagnements financiers et à fournir le soutien nécessaire aux agriculteurs qui se spécialisent dans ces cultures.

Par ailleurs, il ne faut pas limiter les cultures hors-sol aux zones agricoles. Mais il faut également les pratiquer en zones urbaines en exploitant peu d’espace, afin de pourvoir aux besoins des citoyens en légumes-feuilles et fruits, souligne l’expert en cultures hydroponiques Slim Zouari, directeur de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche de Nabeul.

Selon lui, les cultures conventionnelles consomment 400 kg d’eau pour une production de 1 kg de légumes, tandis que les cultures hors-sol n’utilisent que 20 % de cette quantité d’eau pour le même volume de légumes produit, ce qui est favorable à l’adaptation au changement du climat.

Puiser l’eau tout en protégeant les sols

Pour Mohamed Amine Mechichi, agriculteur spécialisé en cultures hors-sol à Soliman (Nabeul), cette technique permet à la plante de pourvoir facilement à ses besoins en eau, sans dégrader les sols, car cela minimise le recours aux machines agricoles pour les labours et les semailles des terrains, ainsi que de l’utilisation des pesticides.

Toujours d’après Mechichi qui a lancé son projet en 2019, la culture hors-sol lui permet de produire une tonne de basilic chaque mois, sur une superficie de moins de 500 m². À l’inverse, la culture traditionnelle exige un terrain d’un hectare au minimum pour la production de la même quantité de basilic. Il ajoute que cette production mensuelle du basilic ne consomme que 10 m³, soit un coût de 2 dinars par mois.

Mechichi préconise que les équipements nécessaires à la culture hydroponique soient inclus dans les listes d’équipements agricoles afin de limiter les coûts d’importation et de supprimer les barrières coutumières et financières auxquelles sont confrontés les agriculteurs spécialisés dans ces cultures.

Il convient de noter que plusieurs expériences de production de tomates et de légumes-feuilles hors-sols ont été menées au sud de l’Italie et en Tunisie dans le cadre du projet Intesa, dont un projet pilote dans le gouvernorat de la Manouba. Le projet prévoit prochainement la tenue des sessions de formation au profit des agriculteurs, des étudiants des écoles d’agriculture et des jeunes entrepreneurs, ainsi que des initiatives de laboratoires vivants à Tunis et à Sfax. Il y aura également des études de marché pour ce type de cultures en particulier.

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