Les incendies qui ont frappé la Tunisie ces derniers jours ont causé des pertes considérables. Selon les données publiées le 3 juin 2025, près de 50 hectares de cultures céréalières et fourragères ainsi qu’environ 15 hectares de zones forestières ont été détruits. Ces feux de forêt, qui se sont intensifiés avec la hausse des températures, ont touché plusieurs régions du pays, notamment les gouvernorats de Jendouba, Béja, Bizerte, Siliana et Kasserine, où la couverture forestière est dense et donc particulièrement vulnérable.
Des pertes lourdes pour l’économie locale
Les incendies ne sont pas seulement une catastrophe écologique, mais aussi un coup dur pour l’économie locale. Les forêts tunisiennes jouent un rôle essentiel dans le développement économique des populations rurales, fournissant des ressources naturelles et contribuant à la biodiversité. La destruction de ces espaces met en péril les revenus de nombreux agriculteurs et éleveurs qui dépendent des terres cultivables et des pâturages.
Un phénomène récurrent et aggravé par le climat
La Tunisie a connu ces dernières années une recrudescence des feux de forêt. Entre 2017 et 2021, le pays a perdu près de 50 000 hectares de forêts à cause des incendies, avec des pics de 17 000 hectares en 2017 et 25 000 hectares en 2021. Ces chiffres alarmants montrent l’impact du changement climatique et des vagues de chaleur prolongées sur la végétation tunisienne. La sécheresse et les températures élevées favorisent la propagation rapide des flammes, rendant la lutte contre les incendies encore plus difficile.
Face à cette menace persistante, le ministère de l’Agriculture et la Direction générale des forêts ont renforcé leur dispositif de prévention. Dès le mois d’avril, des campagnes de surveillance sont mises en place pour détecter les départs de feu et intervenir rapidement. Un plan national de lutte contre les incendies a été élaboré, articulé autour de quatre axes majeurs : la surveillance, la coordination entre les différents secteurs, la sensibilisation des citoyens et la répression des actes irresponsables. La Tunisie collabore également avec l’Algérie, son voisin frontalier, pour protéger les forêts situées à la frontière commune. Plusieurs accords sont en cours d’étude afin de renforcer la coordination bilatérale et améliorer les interventions en cas d’incendie. Cette coopération est essentielle pour limiter la propagation des feux et préserver les écosystèmes transfrontaliers.
Reboisement et régénération des forêts
Malgré ces pertes, environ 70 % des forêts tunisiennes ont la capacité de se régénérer naturellement lorsque les conditions climatiques sont favorables. En complément, des campagnes de reboisement sont organisées chaque année à partir de novembre, impliquant des associations locales et des organisations environnementales. Ces initiatives visent à restaurer les espaces détruits et à renforcer la résilience des forêts face aux incendies futurs.
Conclusion
Les incendies qui ont ravagé 50 hectares de cultures et 15 hectares de forêts en Tunisie rappellent l’urgence de renforcer les mesures de prévention et de protection de l’environnement. La lutte contre ces feux ne se limite pas à la saison estivale, mais doit s’inscrire dans une dynamique continue tout au long de l’année. La coopération régionale, la sensibilisation des citoyens et les efforts de reboisement sont autant de leviers essentiels pour préserver cette richesse naturelle et éviter des pertes encore plus lourdes à l’avenir.