Le canal Laaroussia, infrastructure hydraulique essentielle pour l’irrigation de la basse vallée de l’oued Mejerda, fait actuellement l’objet d’un vaste projet de réhabilitation. Construit en 1954, ce canal joue un rôle crucial dans l’approvisionnement en eau de 27 000 hectares de terres agricoles, avec un débit de 13 m³/s. Cependant, son état dégradé entraîne une perte de plus de 30 % de l’eau acheminée, nécessitant des travaux de modernisation et de maintenance.
L’atelier du 20 mai 2025 : une étape clé
Le 20 mai 2025, une séance de travail s’est tenue au siège de Manouba, réunissant des experts du Commissariat Régional au Développement Agricole (CRDA), des représentants de la Banque Allemande de Développement (KFW) et des acteurs locaux. L’objectif était de discuter des avancées du projet et des défis à relever pour assurer une gestion durable des ressources en eau. Lors de cette réunion, la cheffe du projet, Naima Ben Ali, a présenté les différentes phases de réhabilitation et les financements mobilisés.
Détails du projet de réhabilitation
Le projet, dont le coût global s’élève à 100 millions de dinars, prévoit plusieurs phases de travaux. Le tronçon nord, long de 5 km entre le barrage Laaroussia et Goumeryen, a déjà été réalisé en 2023 pour un budget de 18 millions de dinars. Le tronçon sud, qui s’étend sur 35 km et relie le barrage à Sidi Thabet – Ariana, sera l’une des principales zones d’intervention. Quant au tronçon principal, couvrant 40,8 km, il nécessitera des travaux de maintenance ainsi qu’une opération de curage des canalisations sur 14 km afin d’améliorer le débit et limiter les pertes d’eau.
En plus de ces travaux, une étude approfondie a été menée entre 2017 et 2020 pour évaluer les besoins en réhabilitation et définir les priorités d’intervention. Cette étude a permis de mettre en évidence la vétusté du canal et la nécessité d’une modernisation urgente pour garantir une irrigation efficace et durable.
Objectifs et impacts attendus
La réhabilitation du canal vise avant tout à réduire les pertes d’eau et améliorer l’efficacité du réseau hydraulique, ce qui permettra d’optimiser l’irrigation des terres agricoles, essentielles pour la production locale. Par ailleurs, le projet contribuera à renforcer la résilience climatique en assurant une meilleure gestion des ressources hydriques. Les travaux devraient débuter au deuxième trimestre 2026 et s’étaler sur cinq ans. En parallèle, des mesures complémentaires seront mises en place pour assurer une gestion optimale du canal après sa réhabilitation. Cela inclut la mise en place de systèmes de surveillance et de maintenance régulière, ainsi que des formations pour les agriculteurs et les gestionnaires locaux afin de garantir une utilisation efficace des ressources en eau.
Conclusion
L’atelier du 20 mai 2025 a permis de clarifier les priorités et de mobiliser les acteurs autour de ce projet stratégique. La réhabilitation du canal Laaroussia représente une avancée majeure pour l’agriculture tunisienne, garantissant une gestion plus efficace et durable de l’eau. Ce projet, soutenu par des financements internationaux et des experts locaux, constitue une étape essentielle pour assurer la pérennité des infrastructures hydrauliques et répondre aux défis climatiques et agricoles de la région