La balance commerciale alimentaire de la Tunisie a connu une détérioration significative au cours des quatre premiers mois de 2025. L’excédent est passé de 1.387,6 millions de dinars en avril 2024 à 633,3 millions de dinars en avril 2025, marquant une baisse alarmante de 54 %. Parallèlement, le taux de couverture des importations par les exportations est tombé à 126,9 %, contre 159,3 % l’année précédente. Cette chute reflète des difficultés croissantes pour le secteur agroalimentaire tunisien sur les marchés internationaux.

Une chute marquée des exportations alimentaires

Les exportations alimentaires tunisiennes ont connu un recul de 19,9 % en valeur, tandis que les importations ont légèrement progressé de 0,6 %. Parmi les produits les plus touchés, l’huile d’olive a subi une baisse de 28,2 %, tandis que les dattes ont vu leurs exportations diminuer de 16 % et les produits de la pêche de 23,6 %. La chute du prix moyen à l’exportation de l’huile d’olive a eu un impact direct sur les recettes, avec un prix fixé à 12,73 dinars/kg, soit une baisse vertigineuse de 53,5 % par rapport à 2024. Cette tendance affecte non seulement les revenus des producteurs, mais aussi la compétitivité de la Tunisie sur le marché international de l’huile d’olive.

Les importations également en baisse

Alors que certaines importations ont augmenté, plusieurs produits alimentaires ont enregistré une diminution notable. Les céréales ont vu leurs importations chuter de 14,7 %, le sucre de 44,6 % et les huiles végétales de 44,5 %. Cependant, les prix à l’importation ont évolué de manière contrastée. Le blé dur a enregistré une baisse de 19,4 %, tandis que le blé tendre a légèrement reculé de 1,8 %. En revanche, l’orge a connu une hausse de 5 %, et le maïs une augmentation de 8,1 %. Cette disparité souligne l’impact des fluctuations mondiales sur le coût des matières premières agricoles importées en Tunisie.

Un contexte international défavorable

Cette régression des exportations s’explique par plusieurs facteurs. Les fluctuations des marchés internationaux, notamment la baisse des prix de l’huile d’olive, ont réduit la compétitivité des produits tunisiens. Par ailleurs, l’imposition de nouveaux tarifs douaniers par certains partenaires commerciaux a compliqué l’accès aux marchés étrangers. Enfin, la réduction de la demande sur certains produits phares, comme les dattes et les produits de la pêche, a contribué à cette baisse des exportations. Ce contexte nécessite une réévaluation des stratégies commerciales pour maintenir la présence de la Tunisie sur les marchés internationaux.

Perspectives et enjeux pour l’avenir

Avec cette baisse des exportations, la Tunisie doit repenser sa stratégie commerciale afin de renforcer sa compétitivité et stabiliser ses revenus agricoles. L’amélioration des chaînes de valeur, la diversification des débouchés et l’optimisation des coûts de production pourraient être des leviers essentiels pour redynamiser le secteur agroalimentaire. Une adaptation rapide aux nouvelles exigences du marché et une meilleure valorisation des produits tunisiens pourraient permettre à la filière alimentaire de retrouver une dynamique de croissance et de renforcer son positionnement à l’international.