Après plusieurs années marquées par des conditions climatiques difficiles et une chute notable de la production, les apiculteurs tunisiens abordent la nouvelle saison avec un optimisme renouvelé. Les initiatives récentes et une météo plus clémente laissent espérer une amélioration tangible dans un secteur vital pour l’agriculture et la biodiversité du pays.
Un secteur fragilisé par les aléas climatiques
Depuis le début des années 2000, la production de miel en Tunisie a connu une baisse marquée, passant de 20 kg par ruche à seulement 8 kg, voire 4 kg lors des épisodes de canicule les plus sévères. Les apiculteurs, dont le nombre s’élève à près de 13 000 pour 305 000 ruches, ont vu leur activité bouleversée par la hausse des températures, la diminution des plantes mellifères et la prolifération de parasites et maladies invasives. Ces facteurs combinés ont rendu la production de miel particulièrement instable, mettant à mal la rentabilité de nombreuses exploitations apicoles.
Des initiatives pour relancer la filière
Pour répondre aux défis auxquels fait face le secteur apicole, un plan d’investissement a a été mis en place afin de renforcer la compétitivité de la chaîne de valeur et de soutenir les producteurs. Ce programme bénéficie d’un financement partiel assuré par des initiatives d’adaptation au changement climatique, intégrant plusieurs axes stratégiques. Tout d’abord, l’amélioration de la qualité du miel est au cœur de cette démarche, avec des contrôles renforcés et la mise en place de certifications adaptées garantissant des standards élevés. Parallèlement, la préservation du potentiel botanique mellifère constitue un levier essentiel, favorisant la plantation d’espèces florales adaptées aux abeilles afin de maintenir leur environnement naturel et d’assurer une production durable. Enfin, la valorisation des produits locaux représente un enjeu majeur, avec le développement de marques et labels de qualité, visant à mieux positionner le miel tunisien sur les marchés nationaux et internationaux. Cette approche globale devrait permettre une reprise progressive du secteur et soutenir les apiculteurs. Par ailleurs, des initiatives régionales, comme la production de nouvelles ruches et l’allocation de ressources spécifiques, ont permis de compenser en partie les pertes subies lors des dernières sécheresses.
Perspectives encourageantes pour la saison 2024-2025
Les premiers signes de la saison en cours sont jugés favorables par les professionnels. La reconduction d’expériences réussies dans certaines régions, telles que l’incubation artificielle de ruches et la gestion concertée des ressources, a déjà montré des résultats positifs. Les prix du miel, qui oscillent entre 60 et 90 dinars selon les régions, traduisent une demande soutenue et une valorisation accrue du produit local. Les efforts conjoints des apiculteurs, des institutions et des bailleurs de fonds laissent entrevoir une reprise progressive de la production, tout en renforçant la qualité et la traçabilité du miel tunisien.
Un nouvel élan pour l’apiculture tunisienne
La saison qui s’ouvre marque ainsi un moment d’espoir pour les apiculteurs tunisiens. Les investissements consentis, alliés à des conditions naturelles plus favorables, pourraient permettre au secteur de retrouver une dynamique positive. Cette embellie attendue témoigne de la résilience des acteurs de la filière et de leur capacité à s’adapter, pour préserver un savoir-faire ancestral et un produit emblématique du terroir tunisien.