Alors que l’été 2025 approche, la Tunisie intensifie ses efforts pour prévenir les incendies de forêts et protéger les cultures agricoles contre les risques climatiques. Face aux vagues de chaleur et aux sécheresses prolongées, les autorités ont mis en place un plan national de prévention et d’intervention, coordonné par les ministères de l’Intérieur et de l’Agriculture.
Un plan de prévention renforcé
Le 28 mai 2025, une réunion stratégique a été tenue entre le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri, et le ministre de l’Agriculture, Ezzeddine Ben Cheikh, afin de renforcer les mesures de lutte contre les incendies. Parmi les décisions prises, la création de treize centres saisonniers avancés dans les zones les plus vulnérables permettra de mieux surveiller les départs de feu et de réagir rapidement. Huit nouveaux camions de lutte contre les incendies ont été déployés dans les régions forestières, assurant une meilleure couverture et une intervention rapide en cas d’urgence. De plus, des pistes agricoles ont été ouvertes et entretenues pour faciliter l’accès aux zones à risque. Enfin, les tours de contrôle ont été réhabilitées et des points d’eau stratégiques ont été mis en place pour garantir des ressources suffisantes aux équipes de secours.
Les zones à risque et les mesures spécifiques
Les régions les plus exposées aux incendies sont principalement situées dans le nord-ouest et le centre-ouest, où la couverture forestière est dense et les températures estivales élevées. Les gouvernorats de Jendouba, Béja, Kasserine et Siliana figurent parmi les zones prioritaires pour les interventions. Afin de limiter les risques, plusieurs actions ont été mises en place. Des coupe-feux ont été aménagés afin de ralentir la propagation des flammes et protéger les cultures avoisinantes. Les autorités ont également procédé à l’élimination des décharges sauvages situées à proximité des forêts, car elles constituent des foyers potentiels d’incendie. En parallèle, une surveillance renforcée a été instaurée avec des équipes itinérantes et des drones, permettant une détection précoce des feux et une intervention rapide.
Sensibilisation et mobilisation citoyenne
Les autorités ont aussi lancé une campagne de sensibilisation en collaboration avec la société civile. Des journées d’information sont organisées dans les régions les plus exposées afin d’inculquer une culture de prévention et d’encourager les citoyens à signaler tout départ de feu. Le centre national de protection des forêts à Radès a été modernisé pour améliorer la coordination interinstitutionnelle et renforcer la détection précoce des incendies grâce à des technologies avancées. Cet investissement permettra de mieux gérer les crises et d’optimiser les ressources déployées sur le terrain.
Impact sur les cultures agricoles
Les incendies ne menacent pas seulement les forêts, mais aussi les exploitations agricoles, notamment les champs de céréales et les vergers. Les agriculteurs des régions à risque sont invités à mettre en place des barrières naturelles autour de leurs parcelles pour limiter la propagation des flammes. La gestion de l’eau est également cruciale. Les exploitants doivent anticiper leurs besoins en irrigation en stockant suffisamment d’eau avant les périodes de forte chaleur. Par ailleurs, les brûlis agricoles doivent être strictement encadrés et évités en période de sécheresse, car ils augmentent le risque de départ de feu.