Le gouvernorat de Gabès, situé dans le sud-est de la Tunisie, s’impose de plus en plus comme un pôle stratégique pour l’agriculture sous serre, notamment dans la culture de la tomate cerise. En juin 2025, un projet ambitieux baptisé Farhet El Hicha a franchi une nouvelle étape avec l’annonce d’un investissement de 35 millions de dinars destiné à l’extension de ses infrastructures agricoles.

Une extension de 10 hectares pour renforcer la production

Le projet, fruit d’un partenariat tuniso-néerlandais, prévoit l’installation de 10 hectares supplémentaires de serres vitrées à Ouedhref. Cette extension portera la superficie totale couverte à 60 hectares, soit 50 % du programme d’investissement global convenu avec l’entreprise néerlandaise partenaire. L’objectif est clair : augmenter la capacité de production et consolider la position de la Tunisie sur le marché international de la tomate cerise.

Un impact économique et social significatif

L’agrandissement du site ne se limite pas à la production agricole. Il aura un effet direct sur l’emploi local. Selon les responsables du projet, 210 nouveaux postes permanents seront créés, dont 10 postes d’encadrement, portant le nombre total d’emplois stables à 1 700. Cette dynamique s’inscrit dans une stratégie de développement rural durable, en offrant des opportunités professionnelles aux habitants de la région de Gabès.

Une ambition tournée vers l’exportation

La tomate cerise produite à Ouedhref est principalement destinée à l’exportation. En 2025, la capacité d’exportation du projet est estimée à 15 000 tonnes, avec une prévision de 18 000 tonnes pour l’année 2026. Ces chiffres témoignent de la montée en puissance du secteur, qui vise les marchés européens et du Golfe, attirés par la qualité gustative des tomates tunisiennes, souvent cultivées sous serres chauffées par géothermie.

Une station de dessalement pour une irrigation durable

Pour accompagner cette croissance, le projet a lancé en janvier 2025 la construction d’une station de dessalement d’eau de mer. Cette infrastructure est essentielle pour irriguer les 120 hectares du site. La première phase, prévue pour fin avril 2026, produira 7 500 m³ d’eau par jour. La seconde phase, attendue pour septembre 2026, doublera cette capacité à 15 000 m³/jour. Ce choix technologique permet de pallier les défis liés à la rareté de l’eau dans la région.

Un engagement environnemental affirmé

Au-delà de la performance économique, le projet Farhet El Hicha intègre une dimension écologique. Une ceinture verte de 10 hectares est en cours de création autour du site, composée d’essences forestières adaptées au climat local. Cette initiative vise à réduire l’empreinte carbone du projet et à renforcer la résilience environnementale de la zone.

Gabès, un territoire en pleine mutation agricole

Le gouvernorat de Gabès n’en est pas à son premier projet d’envergure. En 2022, l’État tunisien avait déjà alloué 200 hectares à l’entreprise Farhet El Hicha pour un projet de culture de tomates sous serre, estimé à 650 millions de dinars (environ 211 millions de dollars). Ce projet, qui s’étend sur 5 ans, vise une production annuelle de 35 000 à 40 000 tonnes de tomates et la création de 4 000 emplois. Il s’inscrit dans une logique de valorisation des ressources locales, notamment l’utilisation des eaux géothermales pour chauffer les serres.

Conclusion : Une tomate cerise tunisienne à haute valeur ajoutée

Le projet de développement de la tomate cerise à Ouedhref illustre parfaitement la capacité de la Tunisie à conjuguer innovation agricole, partenariats internationaux et engagement environnemental. Avec un investissement de 35 millions de dinars, des infrastructures modernes, une stratégie d’exportation ambitieuse et une approche durable, Gabès s’affirme comme un modèle de réussite dans le secteur agroalimentaire tunisien.