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samedi 8 novembre 2025
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Consommation locale en Tunisie : moteur de croissance économique durable

Dans un contexte mondial marqué par les crises économiques, les tensions géopolitiques et les défis environnementaux, la consommation locale s’impose comme une réponse stratégique pour renforcer la résilience des économies nationales. En Tunisie, cette orientation prend une dimension particulière, notamment à travers les récentes analyses de l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE), qui affirment que consommer local peut générer jusqu’à 2,5 fois plus de richesse pour l’économie nationale.

Étude de l’IACE : chaque dinar dépensé génère 2,5 fois plus de richesse

Le 30 juin 2025, l’IACE a publié une note intitulée « Promouvoir la production nationale : Démolir d’abord le concept du consommateur universel », dans laquelle il démontre l’effet multiplicateur de l’achat local. Selon cette analyse, chaque dinar dépensé dans un produit local peut générer entre 2 et 2,5 dinars supplémentaires dans l’économie nationale, en particulier dans un rayon de 30 kilomètres autour du lieu d’achat. Cette estimation s’appuie sur des études comparatives menées en France et au Canada, où des modèles similaires ont montré que l’achat local stimule les dépenses dans les services, l’artisanat, l’agriculture et les infrastructures locales.

Souveraineté économique : consommer tunisien pour réduire la dépendance aux importations

L’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE) affirme que la consommation locale dépasse largement le cadre d’un geste citoyen ou écologique : elle constitue un véritable acte de patriotisme économique. En privilégiant les produits tunisiens, le consommateur participe activement à la réduction de la dépendance aux importations, ce qui permet de limiter la fuite des devises et de renforcer la souveraineté alimentaire et industrielle du pays. Ce choix valorise également les savoir-faire locaux et contribue à la préservation du patrimoine artisanal et agricole, souvent menacé par la standardisation des produits importés. Cette dynamique revêt une importance particulière dans les régions rurales et semi-urbaines, telles que le Nord-Ouest, le Centre-Sud et le Sud-Est de la Tunisie, où les filières locales notamment l’huile d’olive, les dattes, le textile ou encore la poterie représentent des piliers économiques fondamentaux.

Consommation locale : vecteur d’identité culturelle et de cohésion sociale

Au-delà de son impact économique, la consommation locale joue un rôle essentiel dans le renforcement du tissu social et culturel. Elle contribue à approfondir le sentiment d’appartenance à une communauté, tout en valorisant les identités régionales à travers les produits du terroir. En facilitant les relations directes entre producteurs et consommateurs, elle encourage une dynamique de transparence et de confiance mutuelle. Une enquête menée par l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE) en 2024 révèle que près de 68 % des Tunisiens souhaitent consommer davantage de produits locaux, bien que beaucoup déplorent leur faible visibilité et disponibilité dans les grandes surfaces, freinant ainsi l’accès généralisé à cette pratique citoyenne.

Produits locaux et intrants importés : l’enjeu de la valeur ajoutée réelle

L’IACE alerte sur une forme d’illusion économique souvent associée à la consommation locale : celle de croire qu’un produit fabriqué en partie en Tunisie génère automatiquement un fort impact national. En réalité, de nombreux articles dits « locaux » incorporent des intrants importés, ce qui limite leur effet multiplicateur. Par exemple, un vêtement cousu sur le territoire tunisien mais réalisé avec du tissu en provenance de Chine ne bénéficie pas pleinement à l’économie nationale, contrairement à un produit intégralement conçu avec des matières premières tunisiennes. Pour que la consommation locale atteigne son potentiel maximal, il est indispensable de structurer et de maîtriser toute la chaîne de production, depuis l’origine des matières premières jusqu’à la distribution. Cela exige des politiques publiques ciblées, favorisant l’investissement dans les filières agricoles et industrielles locales, la formation des producteurs et artisans, ainsi que la mise en place de labels de traçabilité et de qualité garants d’une véritable valeur ajoutée nationale.

Une politique nationale pour renforcer les circuits courts et la production locale

Face à ces constats, l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE) préconise une approche systémique afin de renforcer l’impact de la consommation locale. Cette stratégie repose sur un ensemble cohérent de leviers : l’adoption de mesures réglementaires pour favoriser les circuits courts, l’instauration d’incitations fiscales à destination des entreprises produisant localement, ainsi que le déploiement de vastes campagnes de sensibilisation visant à modifier durablement les habitudes de consommation. Selon l’IACE, cette démarche pourrait s’intégrer pleinement dans le cadre du Plan national de relance économique 2025–2030, tout en s’alignant sur les objectifs de développement durable et de transition écologique portés par les politiques publiques tunisiennes.

Conclusion : consommer local, un acte éthique et économique pour la Tunisie

Consommer local en Tunisie, ce n’est pas seulement acheter un produit fabriqué à proximité. C’est investir dans l’économie réelle, soutenir les communautés locales, et préserver l’identité nationale. Avec un potentiel de 2,5 fois plus de richesse générée, cette pratique mérite d’être au cœur des politiques publiques et des comportements citoyens.

Comme le conclut la note de l’IACE : « La consommation locale est la promesse la plus universelle du bien consommer ».

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