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samedi 19 juillet 2025
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fraises - photo : DR

Ouechtata, Béja : une saison record de fraises en 2025 dynamise l’agriculture tunisienne

Dans le gouvernorat de Béja, au nord-ouest de la Tunisie, la saison agricole 2025 s’annonce particulièrement prometteuse grâce à l’essor remarquable de la culture de la fraise. La délégation de Ouechtata, relevant de la région de Nefza, est au cœur de cette dynamique, devenant progressivement une référence nationale en matière de production fruitière. Ce renouveau agricole repose sur une combinaison de facteurs : expansion des superficies cultivées, amélioration des conditions climatiques, mobilisation des agriculteurs et adoption de techniques modernes.

Une production en forte hausse : 1350 tonnes attendues

Selon les données publiées le 6 juillet 2025 par le Groupement de Développement Agricole (GDA) de Ouechtata, dirigé par Mohamed Ali Dallai, la récolte de fraises a atteint un stade très avancé, avec près de 95 % des opérations déjà réalisées. La superficie dédiée à cette culture est passée de 26 hectares en 2024 à 34 hectares en 2025, soit une augmentation de plus de 30 %. Cette expansion devrait permettre d’atteindre une production estimée à environ 1350 tonnes pour la campagne en cours. En comparaison, la saison précédente avait enregistré une récolte de 1100 tonnes sur 26 hectares. Cette progression s’explique par une meilleure pluviométrie entre mars et avril 2025, avec des précipitations variant entre 54 et 62 mm dans la région, selon le commissariat régional au développement agricole de Béja.

Un impact économique et social tangible

Au-delà des chiffres, la culture de la fraise à Béja génère un impact socio-économique significatif. Le secteur emploie environ 240 personnes de manière directe, dont une majorité de femmes rurales, et a déjà généré près de 4000 journées de travail en 2025. Ce chiffre est appelé à croître avec le pic de la récolte, qui s’étend généralement de fin mars à fin juillet. La fraise est devenue une source de revenus stable pour de nombreux agriculteurs, notamment ceux qui ont adopté des techniques modernes comme l’irrigation au goutte-à-goutte et la culture sous abri. Le nombre de producteurs dans la région est en constante augmentation, attirés par les retombées économiques positives et la demande croissante sur les marchés locaux et nationaux.

Ouechtata, un pôle agricole en pleine reconnaissance

Située sur un axe stratégique reliant Béja à la frontière algérienne, Ouechtata bénéficie d’une position géographique favorable à la commercialisation des produits agricoles. Grâce à la qualité de ses fraises  souvent décrites comme « biologiques » et au goût distinctif la région attire des acheteurs venus de plusieurs gouvernorats tunisiens.  Cette notoriété croissante s’appuie également sur l’expérience des agriculteurs locaux, comme Zakia Dallai, qui travaille dans le secteur depuis plus de 30 ans. Elle souligne que la culture de la fraise repose sur un savoir-faire transmis de génération en génération, renforcé par des formations et des échanges entre producteurs.

Des défis persistants : l’eau, un enjeu crucial

Malgré ces avancées, le manque d’eau d’irrigation reste un obstacle majeur. Plusieurs agriculteurs, dont Zakia Dallai, ont été contraints de limiter la superficie cultivée en raison de la faible capacité des puits et de la pression sur les ressources hydriques locales. Le barrage de Sidi El-Buraq, situé à proximité, pourrait jouer un rôle clé dans l’approvisionnement en eau, à condition que sa gestion soit adaptée aux besoins des producteurs. Le directeur du GDA de Ouechtata appelle à une mobilisation collective des autorités locales, des institutions agricoles et des partenaires techniques pour garantir un accès équitable à l’eau et préserver la pérennité de cette activité agricole stratégique.

Conclusion : une saison emblématique pour l’agriculture tunisienne

La saison 2025 des fraises à Béja illustre parfaitement le potentiel de l’agriculture tunisienne lorsqu’elle est soutenue par des politiques locales, des conditions climatiques favorables et l’engagement des communautés rurales. Avec une production en hausse, une reconnaissance nationale croissante et un impact social tangible, la fraise devient un levier de développement pour la région de Béja. Pour que cette dynamique se poursuive, il est essentiel de résoudre les défis liés à l’eau, de renforcer les infrastructures agricoles et de soutenir les producteurs dans leur transition vers une agriculture durable. La réussite de Béja pourrait ainsi inspirer d’autres régions tunisiennes à investir dans des cultures à forte valeur ajoutée, porteuses d’emploi et de résilience.

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