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mercredi 9 juillet 2025
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Tunisie – Sidi Bouzid : Récolte 2025 des tomates saisonnières estimée à 59 000 tonnes

La campagne de récolte des tomates saisonnières a officiellement démarré la première semaine de juillet 2025 dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, au centre de la Tunisie. Selon Mourad Mabrouki, chef du service de la production végétale à la Délégation régionale au développement agricole (CRDA), la production attendue cette saison est estimée à environ 59 000 tonnes, destinées principalement à la transformation industrielle.

Cette prévision repose sur une superficie cultivée de 735 hectares, répartie principalement entre les délégations de Sidi Bouzid-Ouest, Bir El Hafey et, dans une moindre mesure, Sebbala. Ces zones concentrent historiquement l’essentiel de la production régionale, mobilisant près de 1 000 agriculteurs.

Baisse de la production de tomates à Sidi Bouzid : chiffres et tendances

La culture de la tomate à Sidi Bouzid connaît depuis plusieurs années une baisse significative. En 2013-2014, la production atteignait 120 000 tonnes sur 2 050 hectares. En 2019-2020, elle avait chuté à 70 000 tonnes sur 1 010 hectares, avant de remonter légèrement à 91 000 tonnes en 2021-2022 sur 1 311 hectares. La tendance reste néanmoins préoccupante, avec une réduction continue des superficies cultivées et une baisse des rendements. Cette contraction s’explique par plusieurs facteurs : la fragmentation des exploitations (avec une superficie moyenne de 2 à 2,5 hectares par agriculteur), les maladies favorisées par l’humidité, l’inefficacité des traitements phytosanitaires disponibles, et l’absence de mécanismes de régulation des prix.

Problèmes structurels dans la filière tomate à Sidi Bouzid

Le président du Syndicat national des agriculteurs de Tunisie (SYNAGRI), a souligné dans une déclaration à l’agence TAP que la filière souffre d’un manque de structuration et d’un vide juridique. Il déplore notamment l’absence de contrats types entre producteurs et industriels, ainsi que l’inexistence de collecteurs opérant selon un cahier des charges réglementé. Cette situation fragilise les producteurs, qui peinent à couvrir leurs coûts de production face à des prix de vente non encadrés. En l’absence d’intervention publique, les marges bénéficiaires sont réduites, décourageant les investissements dans la modernisation des exploitations ou l’amélioration des rendements.

Réforme de la filière tomate en Tunisie : propositions et solutions

Face à ces difficultés persistantes, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer une réforme en profondeur de la filière tomate à Sidi Bouzid. Parmi les principales propositions figure l’instauration de contrats de production obligatoires entre les agriculteurs et les industriels, afin de clarifier les droits et les obligations de chaque partie et de sécuriser les relations commerciales. Il est également recommandé de réorganiser les centres de collecte en les alignant sur des normes légales strictes, avec des infrastructures répondant aux exigences de qualité, d’hygiène et de traçabilité. Enfin, la création de structures professionnelles, telles que des coopératives ou des groupements d’intérêt économique, permettrait aux producteurs de mutualiser leurs intrants, de bénéficier de financements adaptés et de mieux valoriser leur production sur les marchés locaux et nationaux. Ces réformes visent à renforcer la résilience de la filière, à améliorer sa rentabilité et à garantir sa durabilité à long terme.

Importance économique de la culture de la tomate à Sidi Bouzid

Malgré les difficultés, la culture de la tomate reste une activité stratégique pour l’économie agricole de Sidi Bouzid. Elle génère des milliers d’emplois directs et indirects, alimente les unités de transformation agroalimentaire et contribue à la sécurité alimentaire nationale.

Pour que cette filière retrouve son dynamisme, un accompagnement technique, institutionnel et financier est indispensable. Cela passe par une meilleure coordination entre les acteurs publics et privés, une politique de soutien ciblée, et une vision à long terme intégrant les enjeux de durabilité, de qualité et de compétitivité.

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