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lundi 16 juin 2025
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Moutons - photo : TunisieNumerique
Moutons - photo : TunisieNumerique

Prix des moutons de l’Aïd : Quand agriculteurs et bouchers divergent sur le marché du sacrifice

À l’approche de l’Aïd al-Adha, une divergence notable oppose les bouchers et les agriculteurs tunisiens concernant les prix des moutons. Alors que l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) affirme une abondance de l’offre et une baisse des prix, la Chambre nationale des bouchers alerte sur une réalité bien différente sur le terrain.

Une offre abondante selon l’UTAP

Selon Hamadi Boubakri, membre du bureau exécutif de l’UTAP, environ 1,1 million de moutons sont disponibles cette saison, soit plus que l’année précédente. Il évoque également une baisse des prix allant de 200 à 300 dinars, avec des moutons actuellement proposés entre 750 et 800 dinars, contre jusqu’à 1 100 dinars l’an dernier. Seuls les béliers plus âgés (environ deux ans) atteindraient des prix élevés avoisinant 1 700 dinars.

Une pénurie dénoncée par les bouchers

De son côté, Ahmed Laâmiri, président de la Chambre nationale des bouchers, exprime de vives réserves quant aux chiffres officiels communiqués sur la disponibilité des bêtes destinées à l’abattage. Il parle de « données erronées » et souligne l’absence des éleveurs dans les marchés aux bestiaux et les points de vente réservés aux sacrifices. Selon lui, ce vide est désormais comblé par des intermédiaires, qu’il accuse de contrôler l’offre et la demande, faussant ainsi les prix et rendant le marché instable.

D’après les estimations de la Chambre nationale des bouchers, le prix du mouton pourrait atteindre 1 400 dinars, soit environ 80 dinars le kilo en poids vif, avec une hausse estimée entre 200 et 250 dinars par rapport à l’année précédente. Cette flambée des prix est attribuée à une pénurie importante de bétail, exacerbée par des coûts élevés liés à l’alimentation animale et aux soins vétérinaires.

Qui contrôle réellement les prix ?

Ce contraste entre les deux discours révèle une tension palpable autour de la régulation du marché et de la perception de la réalité économique par les différents acteurs. Il pose également la question de qui contrôle réellement les prix dans un contexte aussi sensible que celui de l’Aïd. En conclusion, la Chambre des bouchers propose de vendre le kilogramme de la bête sacrificielle à 35,2 dinars, un tarif qui pourrait encore évoluer selon l’évolution du marché dans les prochains jours.

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