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lundi 12 mai 2025
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Financer la biodiversité en Tunisie : Un levier stratégique pour préserver nos écosystèmes et assurer un avenir durable

La Tunisie, riche d’une biodiversité exceptionnelle avec 81 écosystèmes distincts, plus de 2 200 espèces végétales et 550 espèces animales terrestres, fait face à une pression croissante sur ses ressources naturelles. Pour répondre à ces défis, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), en partenariat avec le ministère de l’Environnement et le ministère des Finances, soutient l’élaboration d’un plan national de financement de la biodiversité.

Un Cadre Stratégique pour la Conservation

Ce plan s’inscrit dans une approche globale visant à intégrer la biodiversité dans les politiques publiques, renforcer la gouvernance environnementale et mobiliser des financements durables. La Tunisie a déjà adhéré à plusieurs conventions internationales, telles que la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) et la Convention de Ramsar, mais l’intégration effective de la biodiversité dans les décisions économiques reste partielle.

Ce plan de financement cible plusieurs zones écologiques sensibles, notamment les zones humides protégées, telles que le Parc national de l’Ichkeul, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui joue un rôle clé dans la régulation des écosystèmes et la préservation de nombreuses espèces migratoires. Les aires marines, abritant plus de 4 000 espèces, sont également au cœur du projet, avec des mesures de conservation face à la surpêche et à la pollution. Les forêts méditerranéennes, essentielles pour la régulation climatique et la biodiversité, subissent de fortes pressions liées à l’urbanisation et aux incendies, nécessitant des actions ciblées pour limiter leur dégradation.

Mobilisation des Financements

Pour financer la préservation de ces zones stratégiques, la Tunisie explore plusieurs mécanismes, notamment les obligations vertes, qui permettent aux investisseurs privés de soutenir des projets écologiques tout en assurant une rentabilité économique. Les fonds internationaux, tels que le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et le PNUD BIOFIN, jouent un rôle essentiel en fournissant des ressources financières adaptées à la mise en place de stratégies de conservation. En complément, les partenariats public-privé sont encouragés pour associer les entreprises à la protection de la biodiversité, via des engagements volontaires et des initiatives durables intégrées aux chaînes de production.

Défis et Perspectives

Malgré ces avancées, plusieurs défis persistent et pourraient ralentir la mise en œuvre du plan. L’insuffisance des financements dédiés à la biodiversité demeure un problème majeur, nécessitant une meilleure coordination entre les acteurs publics et privés afin de garantir des ressources suffisantes pour les initiatives de conservation. De plus, l’adaptation du cadre législatif est une priorité, notamment pour intégrer des incitations fiscales et réglementaires qui encouragent la préservation des écosystèmes sans freiner l’activité économique. Enfin, la sensibilisation des communautés locales représente un enjeu crucial, car l’implication des populations riveraines est essentielle pour assurer une gestion participative et durable des ressources naturelles.

 

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