Le lundi 28 avril 2025, la Tunisie a franchi une nouvelle étape dans sa lutte biologique contre la cochenille du cactus (Dactylopius opuntiae), un ravageur qui menace gravement les variétés locales de cactus. Ce septième lâcher de coccinelles prédatrices, organisé dans la région de Bouargoub, près de Hammamet, s’inscrit dans le cadre d’un projet d’assistance d’urgence piloté par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en partenariat avec le ministère tunisien de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.
Une stratégie biologique en action
Depuis novembre 2024, les coccinelles utilisées dans cette opération sont élevées au Centre technique des agrumes (CTA) dans le cadre d’un partenariat visant à produire ces prédateurs naturels en quantité suffisante. Ce projet a débuté en juin 2024 avec l’importation d’un premier lot de coccinelles en provenance du Maroc, remis au laboratoire d’entomologie du centre de recherche de Chott Mariem.
Les lâchers précédents ont ciblé des zones critiques comme Kasserine, où des foyers de cochenilles avaient été identifiés. À ce jour, les efforts combinés de lâchers de coccinelles et d’opérations d’arrachage de cactus infestés ont permis d’éliminer 26 foyers sur une superficie de 5 km à Bouargoub et 11 km à Kasserine.
Une menace pour les cactus locaux
La cochenille du cactus, originaire d’Amérique centrale, s’est propagée en Tunisie ces dernières années, causant des dégâts considérables aux variétés locales de cactus, notamment celles utilisées pour la production de figues de Barbarie. Ce ravageur suce la sève des plantes, entraînant leur dépérissement rapide. Les zones de production de Bouargoub et Zelfane sont particulièrement vulnérables, ce qui a motivé la mise en place d’une ceinture de protection biologique.
Un projet soutenu par des partenaires internationaux
Le projet bénéficie du soutien financier et technique de la FAO, qui a également fourni le matériel nécessaire pour l’élevage des coccinelles. Une serre spécialisée a été installée sur le site de Mornag pour renforcer les capacités de production et de conservation des prédateurs naturels. En parallèle, des formations ont été organisées pour les acteurs locaux afin de garantir une gestion durable de la cochenille. Ces initiatives visent à renforcer les capacités nationales en matière de lutte biologique et à promouvoir des solutions respectueuses de l’environnement.
Perspectives et défis
Bien que les résultats obtenus soient encourageants, la lutte contre la cochenille du cactus reste un défi de taille. La propagation rapide de ce ravageur nécessite une vigilance constante et une coordination efficace entre les différentes parties prenantes. La Tunisie, en adoptant une approche intégrée combinant lutte biologique et mesures préventives, montre l’exemple d’une gestion durable des ravageurs agricoles.
En conclusion, ce septième lâcher de coccinelles marque une étape importante dans la préservation des cactus locaux, un patrimoine naturel et économique précieux pour la Tunisie. Ces efforts témoignent de l’engagement du pays à protéger sa biodiversité tout en adoptant des pratiques agricoles durables.