dimanche 7 décembre 2025
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Tunisie -État des barrages octobre 2025: Bilan Hydrique, Défis et Perspectives

Au 14 octobre 2025, la Tunisie affiche une amélioration notable de ses réserves en eau grâce à une gestion optimisée des barrages et à des précipitations modérées. Selon les données publiées par l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI), la capacité totale des barrages du pays atteint 645,908 millions de mètres cubes, soit une hausse de 61,577 millions de m³ par rapport à la moyenne des trois dernières années, qui s’élevait à 584,331 millions de m³.

Cette progression est significative dans un contexte marqué par des défis climatiques et une pression croissante sur les ressources hydriques. Elle témoigne d’un effort national pour renforcer la sécurité hydrique, notamment à travers des investissements dans l’entretien des infrastructures et une meilleure coordination entre les régions.

Apports quotidiens et répartition régionale

Malgré une amélioration globale, les apports journaliers restent modestes. Le 13 octobre 2025, les barrages ont enregistré un total de 0,500 million de m³ d’eau, répartis comme suit :

  • Barrages du Nord : 0,429 million de m³
  • Barrages du Centre : 0,060 million de m³
  • Barrages du Cap Bon : 0,008 million de m³

Cette répartition illustre la dépendance persistante du pays envers les barrages du Nord, qui concentrent la majorité des apports hydriques. Les barrages du Centre et du Cap Bon, bien que stratégiques pour l’agriculture locale, restent plus vulnérables aux variations climatiques.

Comparaison avec les années précédentes

La situation actuelle contraste avec les années précédentes, où la Tunisie faisait face à des niveaux critiques de remplissage. En 2022 et 2023, plusieurs barrages avaient atteint des seuils alarmants, menaçant l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation agricole. La hausse observée en 2025 représente donc une bouffée d’oxygène pour les autorités et les agriculteurs, bien que la vigilance reste de mise.

Déficit pluviométrique persistant

Malgré le bon niveau des barrages, la Tunisie continue de souffrir d’un déficit pluviométrique préoccupant. Les précipitations irrégulières et souvent insuffisantes compromettent la recharge naturelle des nappes phréatiques et la durabilité des réserves actuelles. Ce déficit est particulièrement marqué dans les régions du Centre et du Sud, où les épisodes de sécheresse sont plus fréquents. Les experts appellent à une diversification des sources d’eau, notamment par le recours à la désalinisation, la réutilisation des eaux usées traitées et une meilleure efficacité de l’irrigation.

Mesures de gestion et perspectives

Pour faire face aux défis liés à la gestion des ressources hydriques, le gouvernement tunisien a entrepris une série de mesures stratégiques. Parmi celles-ci figure la modernisation des infrastructures hydrauliques, qui se traduit par la réhabilitation des barrages anciens et la construction de nouveaux ouvrages afin d’optimiser la capacité de stockage et de distribution de l’eau. Parallèlement, un renforcement de la surveillance a été mis en place grâce à l’installation de systèmes de télémétrie permettant de suivre en temps réel les niveaux d’eau dans les différents barrages du pays. Le gouvernement a également intensifié ses efforts de sensibilisation auprès des agriculteurs, en promouvant des techniques d’irrigation économes telles que le goutte-à-goutte, afin de réduire le gaspillage et améliorer l’efficacité de l’utilisation de l’eau dans le secteur agricole. Enfin, ces actions s’inscrivent dans le cadre du Plan national de l’eau, une stratégie à long terme visant à sécuriser les ressources hydriques du pays jusqu’en 2030. L’ensemble de ces initiatives vise à instaurer une gestion durable de l’eau, capable de répondre aux besoins croissants de la population tunisienne et de soutenir le développement du secteur agricole.

Risques et recommandations

Malgré les avancées enregistrées dans la gestion des ressources hydriques, plusieurs risques continuent de menacer la durabilité des barrages en Tunisie. L’un des principaux dangers réside dans la surexploitation des barrages, notamment lors des périodes de sécheresse prolongée, où la demande en eau dépasse souvent les capacités de recharge naturelle. À cela s’ajoute la pollution des eaux, causée par les rejets industriels et agricoles, qui altère la qualité des réserves et compromet leur utilisation pour l’irrigation et la consommation humaine. Un autre défi majeur concerne les conflits d’usage entre les différents secteurs consommateurs d’eau, tels que l’approvisionnement en eau potable, l’agriculture et l’industrie, qui peuvent engendrer des tensions et une répartition inéquitable des ressources. Face à ces enjeux, les experts préconisent une approche intégrée de la gestion de l’eau, impliquant une collaboration étroite entre l’État, les collectivités locales, les agriculteurs et les citoyens. La transparence des données et l’accès à l’information sont également considérés comme des leviers essentiels pour renforcer la résilience du pays face aux aléas climatiques et garantir une gouvernance équitable et durable de l’eau.

 Conclusion : une situation encourageante mais fragile

Le bilan des barrages au 14 octobre 2025 montre une amélioration encourageante des réserves en eau en Tunisie. Toutefois, cette embellie ne doit pas masquer les défis structurels liés au climat, à la gestion et à la gouvernance de l’eau. Une mobilisation collective et des investissements soutenus seront nécessaires pour préserver cette ressource vitale dans les années à venir.

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