Depuis plusieurs jours, une épidémie de dermatose nodulaire contagieuse frappe la région de Boumerdes, située dans le gouvernorat de Mahdia. D’après les estimations fournies par Mourad Majdoub, président de l’Union locale de l’agriculture, au moins huit vaches ont déjà succombé à cette maladie virale. Cependant, le nombre réel de pertes pourrait être bien supérieur, car certains éleveurs n’ont pas encore déclaré tous les cas de mortalité dans leurs troupeaux.

La dermatose nodulaire est une infection virale qui touche les bovins et se manifeste par des lésions cutanées sévères, accompagnées d’une forte fièvre et d’une diminution de la productivité. La transmission se fait principalement par des insectes piqueurs, comme les moustiques et les mouches, ce qui explique la propagation rapide de la maladie dans certaines exploitations.

Un appel urgent à l’intervention des autorités

Face à cette situation préoccupante, les éleveurs de Boumerdes ont exprimé leur inquiétude et exhortent le ministère de l’Agriculture ainsi que les autorités locales à intervenir d’urgence. L’enjeu principal est d’accélérer la campagne de vaccination, qui reste incomplète dans plusieurs zones, et de limiter la propagation de l’infection afin de préserver le reste du cheptel.

Les conséquences économiques de la dermatose nodulaire sont particulièrement lourdes pour les agriculteurs. Outre les pertes directes liées aux décès des animaux, la maladie engendre une baisse de la production laitière, altère la qualité des peaux et réduit la valeur marchande du bétail. Sans intervention rapide, les dommages risquent de s’aggraver, mettant en péril les revenus et la stabilité des éleveurs de la région.

Des mesures de prévention nécessaires

Les vétérinaires et experts en santé animale préconisent des mesures de prévention pour contenir l’épidémie et limiter ses impacts. La vaccination massive du cheptel constitue une priorité absolue, afin de protéger les troupeaux encore sains. Par ailleurs, un renforcement de la surveillance sanitaire est nécessaire pour détecter rapidement les cas suspects et prendre en charge les animaux infectés.

D’autres actions sont également recommandées, comme la limitation des déplacements des bovins entre les exploitations pour éviter la propagation du virus. En outre, des traitements symptomatiques doivent être administrés aux animaux atteints afin d’atténuer la douleur et réduire les complications liées à la maladie. La coopération des éleveurs est essentielle pour assurer une gestion efficace de cette crise sanitaire.

Perspectives et actions à venir

Les autorités sanitaires doivent agir sans tarder pour éviter une crise sanitaire majeure dans le secteur de l’élevage. Une approche concertée impliquant les éleveurs, les vétérinaires et les services agricoles permettra d’élaborer une stratégie efficace contre cette épidémie.

La dermatose nodulaire représente aujourd’hui une menace sérieuse pour le cheptel bovin tunisien. Seule une réponse rapide et coordonnée pourra limiter l’impact de la maladie, protéger les exploitations et préserver la rentabilité du secteur agricole. Les prochaines semaines seront déterminantes pour contenir cette crise et mettre en place des solutions durables.