La culture du kaki connaît une dynamique remarquable en Tunisie, notamment dans la région de Nefza (gouvernorat de Béja), où ce fruit d’automne gagne en popularité et en valeur économique. La saison 2025 s’annonce prometteuse, portée par une production en hausse et une mobilisation locale autour du Festival du Kaki à Ouechtata, devenu un rendez-vous incontournable.
Une production en hausse pour la campagne 2025
La récolte du kaki a débuté courant septembre dans les vergers de Nefza, avec une cadence soutenue qui témoigne de la vitalité de cette culture dans la région. À la mi-octobre, près de 25 % des volumes étaient déjà récoltés, selon Cherif Dellai, directeur du Festival du Kaki. Les prévisions pour la saison 2025 annoncent une production d’environ 310 tonnes, soit une augmentation de près de 15 % par rapport à l’année précédente. Cette progression s’explique par l’entrée en production de nouvelles plantations, l’amélioration des techniques culturales adoptées par les agriculteurs, ainsi que par des conditions climatiques particulièrement favorables dans les zones de montagne et de piémont. Jadis considéré comme un fruit marginal, le kaki s’impose désormais comme une culture rentable, bien adaptée aux terroirs du nord-ouest tunisien, et porteuse d’opportunités économiques pour les producteurs locaux..
Le kaki : un fruit aux multiples atouts agronomiques et nutritionnels
Le kaki est apprécié pour sa rusticité, sa faible exigence en intrants et sa bonne tolérance aux variations climatiques. Il s’adapte bien aux sols argileux et aux climats méditerranéens, ce qui en fait une culture idéale pour les zones semi-montagneuses de Béja et Jendouba. Sur le plan nutritionnel, le kaki est riche en fibres, en antioxydants et en vitamines A et C. Il est recommandé pour renforcer l’immunité et améliorer la digestion, ce qui contribue à son attractivité croissante auprès des consommateurs tunisiens.
Le Festival du Kaki à Ouechtata : vitrine du terroir et levier économique
La 11ᵉ édition du Festival du Kaki s’est tenue les 17, 18 et 19 octobre 2025 à Ouechtata, dans la délégation de Nefza. Cet événement, soutenu par les autorités locales et les acteurs agricoles, vise à valoriser la culture du kaki et à renforcer les liens entre producteurs, artisans et consommateurs. Ce festival attire chaque année des centaines de visiteurs venus de toute la Tunisie, contribuant à dynamiser l’économie locale et à promouvoir le tourisme rural.
Une mobilisation régionale pour structurer la filière
La réussite de la campagne kaki repose sur une coordination étroite entre les agriculteurs, les coopératives, les municipalités et les institutions agricoles. Cette synergie territoriale permet de structurer progressivement la filière autour de groupements de producteurs, favorisant ainsi une meilleure organisation et une mutualisation des ressources. Parallèlement, des efforts sont déployés pour développer des circuits de commercialisation courts, qui rapprochent les producteurs des consommateurs tout en valorisant le fruit localement. L’encouragement à la transformation artisanale et semi-industrielle du kaki en confitures, jus ou produits séchés constitue également un levier important pour diversifier les débouchés et créer de la valeur ajoutée. Le ministère de l’Agriculture accompagne cette dynamique à travers des programmes d’appui technique et des incitations à l’investissement, notamment dans les zones rurales où le kaki devient un vecteur de développement durable.
Perspectives : vers une reconnaissance nationale du kaki tunisien
Avec une production en hausse et une valorisation culturelle croissante, le kaki tunisien pourrait bientôt bénéficier d’une labellisation territoriale ou d’une indication géographique protégée . Cela permettrait de renforcer sa visibilité sur les marchés nationaux et internationaux, tout en garantissant la qualité et l’origine du produit. Des partenariats avec des instituts de recherche et des initiatives de formation sont également envisagés pour améliorer les pratiques culturales et développer des variétés adaptées aux besoins du marché.