Le ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche a lancé un appel urgent à l’ensemble des éleveurs tunisiens pour renforcer les mesures de prévention contre les maladies animales, notamment celles transmises par les insectes vecteurs comme les moustiques et les mouches. Cette alerte intervient dans un contexte climatique marqué par des températures élevées et une forte humidité, conditions propices à la prolifération de ces nuisibles. Les autorités vétérinaires ont souligné que ces maladies, souvent transfrontalières, peuvent avoir des conséquences graves sur la santé animale, la sécurité alimentaire et l’économie rurale. Parmi les pathologies les plus préoccupantes figurent la fièvre catarrhale ovine (FCO), la dermatose nodulaire contagieuse et la fièvre de la vallée du Rift, toutes connues pour leur transmission par des insectes et leur impact sur les troupeaux.
Des recommandations concrètes pour les éleveurs
Le ministère de l’Agriculture a lancé son appel à la vigilance en octobre 2025 en raison des conditions climatiques actuelles particulièrement favorables à la prolifération des insectes vecteurs de maladies animales. En effet, la combinaison de températures élevées et d’un taux d’humidité important crée un environnement propice à la multiplication des moustiques et des mouches, principaux vecteurs de transmission de maladies transfrontalières. Face à ces menaces, le ministère recommande des mesures préventives renforcées. Il insiste sur le nettoyage quotidien des locaux d’élevage et de leurs alentours pour maintenir un environnement sain, l’élimination des eaux stagnantes à l’intérieur et autour des étables pour empêcher la reproduction des moustiques, ainsi que le traitement des déjections animales et des engrais organiques avec des insecticides autorisés. Le renforcement de la surveillance vétérinaire et le signalement rapide de tout symptôme suspect sont également essentiels pour limiter la propagation. Ces recommandations s’inscrivent dans le cadre de l’approche « One Health », qui reconnaît l’interdépendance entre la santé humaine, animale et environnementale. Cette stratégie vise à coordonner les efforts de prévention à l’échelle nationale pour éviter les épidémies et protéger les écosystèmes agricoles.
Une mobilisation multisectorielle pour prévenir les épidémies
Le ministère appelle également à une coordination renforcée entre les services vétérinaires, les collectivités locales, les agriculteurs et les organisations professionnelles. L’objectif est de mettre en place des plans de prévention à l’échelle régionale, notamment dans les zones à forte densité d’élevage comme le Nord-Ouest, le Centre et le Sud du pays. Des campagnes de sensibilisation sont en cours pour informer les éleveurs sur les risques sanitaires et les bonnes pratiques à adopter. Des formations sont également proposées dans les centres sectoriels de formation agricole pour renforcer les compétences en biosécurité et en gestion sanitaire.
Des enjeux économiques et sanitaires majeurs
La filière animale représente un pilier de l’économie agricole tunisienne, avec des milliers d’exploitations réparties sur l’ensemble du territoire. Les maladies animales peuvent entraîner des pertes économiques considérables, affecter la productivité des élevages, compromettre les exportations et menacer la sécurité alimentaire. En 2024, la Tunisie avait déjà lancé une campagne nationale de vaccination contre la rage et la brucellose, deux maladies endémiques qui continuent de poser des défis sanitaires. Pour 2025, les autorités misent sur une stratégie proactive, axée sur la prévention, la surveillance et la réactivité.
Vers une agriculture plus résiliente
Au-delà de la gestion des risques sanitaires, cet appel du ministère s’inscrit dans une vision plus large de transition vers une agriculture durable et résiliente. La maîtrise des maladies animales est essentielle pour garantir le bien-être des animaux, la qualité des produits d’origine animale et la confiance des consommateurs. Le ministère encourage les éleveurs à adopter des pratiques agroécologiques, à investir dans des infrastructures modernes et à collaborer avec les institutions de recherche pour développer des solutions innovantes. Des partenariats avec des bailleurs internationaux sont également envisagés pour financer des programmes de santé animale et de biosécurité.
Conclusion : une vigilance collective pour protéger les troupeaux
Face aux menaces sanitaires croissantes, la prévention devient un impératif. Le ministère de l’Agriculture appelle à une mobilisation collective pour protéger les troupeaux, préserver la santé publique et renforcer la résilience du secteur animalier tunisien. Les éleveurs sont invités à suivre les recommandations officielles, à rester vigilants et à collaborer activement avec les services vétérinaires. C’est à ce prix que la Tunisie pourra éviter les épidémies, sécuriser ses productions animales et consolider son modèle agricole.
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