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La halfa, plante emblématique des steppes tunisiennes, joue un rôle économique et écologique majeur dans les régions semi-arides du pays. Utilisée dans la fabrication de pâte à papier, de vannerie et de matériaux isolants, sa récolte est strictement encadrée par les autorités afin de préserver les ressources naturelles et d’assurer une exploitation durable. Pour la campagne 2025–2026, le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydriques et de la Pêche a publié un arrêté fixant les dates officielles de la saison de récolte, les zones autorisées, les quantités estimées et les modalités de transport et de commercialisation.
Date de démarrage de la saison de récolte de la halfa en Tunisie (campagne 2025–2026)
Selon l’arrêté ministériel publié au Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT) n°92 du 18 juillet 2025, la saison de récolte de la halfa débutera le 1er août 2025 et s’achèvera le 31 janvier 2026. Cette période couvre l’ensemble des opérations liées à la cueillette, au transport, à la pesée et à l’achat de la plante. Le ministère précise que les activités de mise en balles et de transfert vers les centres de conditionnement restent autorisées jusqu’à la date de clôture, à condition que les quantités aient été récoltées avant le 31 janvier.
Régions autorisées et zones interdites à la récolte de halfa en 2025
La halfa pousse principalement dans les régions steppiques du centre et du sud-ouest tunisien, notamment dans les gouvernorats de Kasserine, Gafsa, Sidi Bouzid et Kebili. Toutefois, pour la campagne en cours, le ministère a publié une liste de parcelles interdites à la récolte, au pacage et à toute opération commerciale liée à la halfa. Ces zones sont protégées en raison de leur fragilité écologique ou de leur surexploitation lors des saisons précédentes. L’objectif est de permettre la régénération naturelle des touffes de halfa et de limiter l’érosion des sols.
Quantités prévues de halfa récoltée et règles de transport
Le potentiel de récolte pour la saison 2025–2026 est estimé à 10 000 tonnes. Cette prévision repose sur les relevés des administrations régionales de l’agriculture et sur les données satellitaires concernant la densité végétale. Le transport de la halfa vers les centres de collecte et de conditionnement est soumis aux articles 105 à 112 du Code forestier, qui encadrent les modalités de circulation des produits forestiers. Les véhicules autorisés incluent les camions légers, les charrettes traditionnelles et, dans certaines zones, les moyens motorisés adaptés aux terrains accidentés.
Importance économique et écologique de la halfa en Tunisie
La halfa représente une source de revenu pour plusieurs milliers de familles rurales, notamment dans les zones à faible potentiel agricole. Elle est achetée par des entreprises spécialisées dans la fabrication de pâte à papier, notamment à destination des marchés européens et maghrébins. En 2024, la Tunisie avait exporté près de 3 200 tonnes de halfa vers l’Espagne et l’Italie, générant des recettes estimées à 2,8 millions de dinars selon les données de l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI). Sur le plan environnemental, la halfa joue un rôle crucial dans la lutte contre la désertification. Ses racines profondes stabilisent les sols, réduisent l’érosion et favorisent la biodiversité. C’est pourquoi le ministère insiste sur le respect des quotas et des zones interdites, sous peine de sanctions prévues par le Code forestier.
Recommandations pour une exploitation durable de la filière halfa
Pour renforcer la durabilité de la filière halfa en Tunisie, plusieurs experts et acteurs du secteur préconisent une série de mesures structurantes. La première consiste à mettre en place des coopératives locales, permettant d’encadrer plus efficacement les opérations de récolte tout en assurant une meilleure répartition des revenus au sein des communautés rurales concernées. Cette approche favoriserait une gouvernance participative et renforcerait les capacités locales en matière de gestion des ressources naturelles. Par ailleurs, l’introduction de techniques de récolte sélective est jugée essentielle pour préserver les jeunes touffes de halfa, souvent arrachées prématurément, compromettant ainsi la régénération du couvert végétal. Ces méthodes permettraient une exploitation plus respectueuse des cycles biologiques de la plante tout en maintenant la productivité. En complément, le développement de produits dérivés à plus forte valeur ajoutée, tels que des isolants biosourcés ou des textiles artisanaux, pourrait dynamiser la filière et ouvrir de nouveaux débouchés économiques, notamment à l’exportation. Enfin, le ministère de l’Agriculture prévoit la publication d’un rapport d’évaluation en février 2026, à l’issue de la campagne, afin d’analyser les retombées des mesures mises en œuvre et d’ajuster les politiques de gestion pour les saisons suivantes. Cette démarche s’inscrit dans une logique de suivi-évaluation continue, essentielle à la pérennisation du secteur et à la préservation des steppes tunisiennes.
